“Portraits à Milan” donne la parole à des francophones ou francophiles de Milan dont le parcours et l’expérience, nous ont interpellés. Nous voulons partager avec vous ces rencontres avec des personnes inspirées et inspirantes.
Pour notre premier rdv “Portraits à Milan”, nous rencontrons la créatrice de ‘Mon Petit Bordel’, une boutique dans le quartier de Buonarroti où Clarisse y met tout son cœur pour nous sélectionner des marques françaises de vêtements et accessoires.
Bonjour Clarisse, nous nous sommes rencontrées lors d’un café. J’avais entendu parler de ta boutique mais je n’avais jamais eu l’occasion d’y faire un saut. Tu m’as alors expliqué ton concept. J’ai voulu en savoir plus et je souhaite maintenant partager ton histoire avec les adhérents de Milan Accueil.
Clarisse, raconte-nous le parcours qui t’a conduit à ouvrir ta boutique Via Vittoria Colonna 25 à Milan ?
Pendant 20 ans, j’ai été responsable de secteur dans les parfums et les cosmétiques. J’ai toujours eu un truc avec le relationnel, j’adore les gens, partager, parler, rire. J’avais des clientes avec lesquelles j’avais de belles relations et chaque fois que je les rencontrais, elles me disaient “c’est super sympa ce que tu portes”. Elles adoraient la manière dont je mixais les pièces. A commencé alors un troc incroyable : Quand je les revoyais, je leur apportais les vêtements qu’elles m’avaient vu porter. Quand j’ai quitté mon travail, j’ai proposé à mes clientes l’idée de faire une ‘boutique qui se déplace’ en utilisant leurs lieux : des grands spas, des instituts ou des parfumeries. Lors de soirées de vente éphémère, elles allaient inviter leurs clientes et, je vendrais mes vêtements. J’ai alors monté ma micro-entreprise qui s’appelait ‘Mon petit bordel’ et qui était la ‘boutique qui se déplace’ ! Les clientes s’amusaient tellement. C’était tellement vivant et dynamique que nous refaisions cela régulièrement, jusqu’à 5 événements par mois. J’ai fait cela pendant un an et demi jusqu’au moment de partir à Milan. Mais en arrivant ici, je n’avais pas de réseaux. Personne ne connaissait Clarisse ! Or, pour poursuivre, j’avais besoin d’une complicité car je ne sais pas vendre ‘le produit Clarisse’. Ma voisine Anne m’a dit: “Viens, on essaye de faire un rendez-vous chez moi”. Elle a invité ses amies et nous avons commencé comme cela. Après deux événements, j’ai décidé de trouver un local et de me lancer. Je ne voulais pas d’une rue passante parce que je refusais le ‘trop-entrant’. J’ai besoin d’octroyer du temps, les personnes peuvent rester une heure même plus dans ma boutique. Je voulais vraiment une intimité. En avril 2018, le magasin était ouvert. Et c’était parti !!!
Ta boutique s’appelle ‘Mon Petit Bordel’, un nom qui surprend un peu, peux-tu nous en dire plus ?
Une de mes clientes m’appelait “mon petit bordel” parce que je suis toujours en retard, parce que je parle énormément, parce que je parais complètement désorganisée. Mais je ne le suis pas. Je retiens tout, j’ai tout en tête. J’ai été dans un système traditionnel de travail dans lequel j’étais très efficace avec de très bons résultats. En fait, comme je ris tout le temps, les gens doivent penser que ce n’est pas conciliable. Alors que j’arrive à tout faire en riant. Cela semble incompatible et de ce fait, on ne m’a jamais vraiment fait évoluer. J’avais un potentiel mais j’étais trop ce ‘petit bordel’, j’étais celle qui disait le truc qui faisait rire. Ce surnom me correspond tout à fait !
Tu as également un e-shop ? Comment es-tu venue à mettre en place ce format ? Son fonctionnement n’est pas celui d’un e-shop classique.
Je voulais garder cette proximité avec les personnes. Mon e-shop n’est pas un e-shop réel. J’ai un groupe Facebook. Je ne voulais pas quelque chose de figé avec une mise en avant de photos. Je voulais me mettre en scène, en toute humilité car je ne me prends jamais au sérieux quand je me prends en photo. Instagram me correspond moins. Il y a moins de mots, moins de messages à faire passer. Avec ce groupe, je peux m’exprimer. En fait, pendant le confinement, une amie m’a suggéré d’envoyer des photos en disant “Donne-nous un coup d’énergie, un coup de couleurs, un coup de joie”. J’ai d’abord créé un groupe Whatsapp et j’ai proposé des visio-appels pour un visio-shopping personnalisé. Je connais les tailles de mes clientes, je livrais, elles essayaient, elles prenaient. Ensuite, j’ai créé un groupe Facebook qui s’appelait ‘The shopping en confinement’. A commencé quelque chose de génial qui n’a pas cessé de grandir. Je ‘postais’ les photos des nouveautés, les filles commandaient. Je préparais des petits sacs personnalisés. Quand elles les recevaient, elle les prenaient en photo. Elles se mettaient également en scène avec les vêtements. C’est devenu une communauté. Aujourd’hui, j’ai changé le nom pour ‘The shopping du fond de son canap’ et nous sommes arrivés à 269 membres. On reste dans un cercle d’amis d’amis. Cela facilite la confiance par rapport au paiement. Alors, ce n’est pas un e-shop mais c’est une communauté exclusivement de filles bienveillantes, sympa et rigolotes et ça vit ! J’adore, cela me fait plaisir. Dans les messages, tout le monde rit, met un commentaire, répond à une autre qu’elle ne connaît pas, voit les photos des filles qui ont la même morphologie et se dit “tiens, moi aussi, cela pourrait m’aller”.
Dans ta boutique, il n’y a que des marques françaises avec des prix compris entre 20 et 250€, comment fais-tu ta sélection ?
Je démarre avec des petites offres à 20€ et j’ai des sacs qui sont les articles les plus chers à 250€. Je ne passe pas au-dessus car psychologiquement, cela ne correspond pas à ce que je veux proposer. Cela irait à l’encontre du concept que je veux offrir. Mes clientes me ressemblent. Je n’achète qu’ exclusivement ce qui me plaît. Je ne peux pas avoir dans ma boutique un article qui ne me correspond pas et le proposer dans un seul but commercial. Cela me dérangerait totalement. J’achète en France dans des salons et sur photos. Je travaille avec une grossiste et des marques dans une relation de confiance notamment avec une marque que j’adore et qui propose des belles pièces de très belle qualité. J’ai des articles créatifs avec des messages positifs, un peu vintage, des robes un peu rock, décalées ou sophistiquées selon les accessoires.
Tu proposes aux adhérentes de Milan Accueil d’ouvrir ta boutique en exclusivité par groupe limité, en quelque sorte une rencontre VIP afin de découvrir ton choix de vêtements et accessoires. Tu es membre Premium de Milan Accueil ce qui signifie que tu offres des avantages aux adhérents de l’association. Quelle est cette offre ? Systématiquement, tous les adhérents de Milan Accueil ont moins 10% sur les articles du magasin.
Avant de nous quitter, je te propose “le clin d’œil de l’interview”. Quelle est la question que tu aimerais que je te pose ?
“Quel avenir envisages-tu pour ‘Mon petit bordel’ ? L’année dernière, j’ai cherché un local un peu plus grand parce qu’ici, je n’ai pas de réserve. J’aime avoir plein d’offres. Je souhaiterais rester dans le même quartier en restant dans une rue peu passante avec le double de surface. J’aimerais faire également des chaussures. Je voudrais garder ce concept idéalement associé à un petit Café ou une boulangerie française, un coiffeur français dans une atmosphère de petit village français !
Un grand merci Clarisse pour ton accueil et à très bientôt.
Les rencontres exclusives à la boutique ‘Mon Petit Bordel’ ont lieu l’après-midi Via Vittoria Colonna 25, 20149 Milan sur rdv. Si vous souhaitez rencontrer Clarisse, vous pouvez la contacter au 375 505 4809.
https://mon-petit-bordel.business.site
Emma Quéau